May 31, 2023

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Témoignages d’Au Pair LGBTQ+ aux États-Unis

Partir Au Pair aux États-Unis, c’est avoir la chance d’apprendre l’anglais, de voyager et de devenir plus indépendant. Toutefois, déménager dans un nouveau pays peut être source d’inquiétude pour beaucoup de futurs Au Pairs qui espèrent être accepté·es et aimé·es par une autre famille, un autre groupe d’ami·es et une nouvelle communauté. Pour les personnes s’identifiant LGBTQ+ et ayant déjà souffert du jugement d’autrui, ces inquiétudes peuvent être encore plus fortes.

C’est pourquoi nous avons décidé de contacter nos Au Pairs LGBTQ+ pour en apprendre plus sur leur quotidien aux États-Unis. Nous espérons que leurs retours, exclusivement positifs, vous rassureront. Ils et elles estiment se sentir accepté·es au sein de la société américaine et avoir réussi à s’accepter également. Ces Au Pairs sont aussi ravi·es d’avoir pu montrer à leurs host kids que tout le monde est différent et qu’il faut être ouvert d’esprit. Sarah, Au Pair brésilienne, à propos de sa famille d’accueil : « Ils me respectent et ne me voient pas différemment parce que je suis gay ! »

À la question « qu’est-ce qui vous a le plus surpris aux USA ? », la plupart nous ont répondu l’ouverture d’esprit des Américains et l’accueil qui leur a été réservé. Selon Sarah, une Au Pair brésilienne vivant en Pennsylvanie, sa famille est très tolérante et ouverte : « Je n’ai jamais eu l’impression que mon orientation sexuelle posait problème, que ce soit avec ma famille d’accueil ou avec Cultural Care. Je viens de commencer ma deuxième année, avec une nouvelle famille et ils me respectent. Ils ne me voient pas différemment parce que je suis gay ! L’amour, c’est l’amour, que ce soit entre deux corps semblables n’y change rien ! » Alejandro, Au Pair mexicain, a étendu avec sa famille d’accueil pour une année de plus !

Alejandro, Au Pair mexicain, pense également que sa famille d’accueil et sa communauté sont très ouvertes : « Ma famille d’accueil me soutient depuis le premier jour de cette merveilleuse aventure. Je ne pourrais être plus heureux et  c’est pourquoi j’ai décidé de rester une année de plus avec eux. C’est ce que j’adore avec mon aventure Au Pair : je peux être qui je veux. Je peux être libre ! »  Cette sensation inédite de liberté a changé la vie d’Alejandro. « J’ai plus confiance en moi, je suis plus indépendant et je me suis prouvé que j’étais capable de bien plus que je ne le pensais », nous a-t-il révélé. Irene, Au Pair italienne, est heureuse d’avoir une famille d’accueil qui l’accepte pour qui elle est.

Irene, Au Pair italienne, avait peur de partager cette part d’elle avec sa famille d’accueil. « En temps normal, je suis quelqu'un d’extraverti et décontracté, mais cette fois-ci j’avais un peu peur parce que je ne savais pas à quoi m’attendre. » Heureusement, sa famille d’accueil la soutien et Irene se « sent beaucoup mieux ». Chili (tout à droite), ancienne Au Pair argentine, avec sa famille d’accueil.

Certain·es Au Pairs pensent que commencer une nouvelle vie dans un nouvel environnement leur a donné le courage d’enfin montrer leur vraie personnalité et de faire leur coming out. Chili, une ancienne Au Pair argentine, a passé deux ans avec sa famille d’accueil. Elle raconte : « Techniquement, j’ai fait mon coming-out pendant mon année Au Pair. Il y a bien sûr des exceptions, mais de manière générale, tout le monde s’en fiche si un garçon veut porter des talons, mettre du vernis à ongles et se déguiser en Elsa, ou si une petite fille a envie de jouer avec des outils et des petites voitures et se déguiser en Batman. Je ne me suis jamais sentie jugée pendant mes deux années aux États-Unis. Je n’ai ressenti que du soutien et de l’amour. » Fruzsi, Au Pair hongroise, avoue qu’avant d’arriver aux États-Unis, elle avait « toujours caché qui j’étais vraiment ».

« J’ai toujours été timide et je n’ai jamais aimé trop parler. Je n’avais jamais pu être qui je voulais en Hongrie, parce que les gens jugent beaucoup, et seule, j’étais incapable de ne pas me soucier de l’opinion des autres. Donc j’avais toujours caché qui j’étais vraiment », nous a confié Fruzsi, Au Pair hongroise. Cependant, les choses ont changé pendant son aventure aux États-Unis : « Depuis que je suis ici, je m’habille comme je veux, je me coiffe comme je veux parce que je sais que tout le monde s’en fiche. Les gens vous acceptent comme vous êtes. Ils n’attendent pas de vous d’être quelqu'un d’autre. J’ai enfin fait mon coming-out à ma famille au bout d'un an aux USA et je me sens beaucoup mieux. » Fruzsi explique que c’était plus facile de le faire ici parce que « San Francisco est LA ville pour les communautés gay et il n’y a rien de plus normal pour ses habitants. L’amour, c’est l’amour. Je sais que ça ne sera pas pareil où je vivrai après les États-Unis, mais je suis arrivée au stade où je m’en fiche de ce que pensent les autres ! » Laura (à droite), Au Pair allemande, se réjouit d’aider ses host kids à faire preuve d’empathie et de tolérance à l’égard de tous les êtres humains, peu importe leur race, genre ou orientation sexuelle.

En outre, nos Au Pairs LGBTQ+ ont également la chance de rendre le monde meilleur en influençant positivement les enfants dont ils et elles s’occupent. Laura, Au Pair allemande, est une membre active de la communauté LGBTQ+ depuis bien avant son arrivée aux États-Unis. Elle appartient à de nombreux groupes Facebook LGBTQ+ et est bénévole pour le Trevor Project, une organisation qui lutte contre le suicide des jeunes LGBTQ+ et leur propose une assistance. Pour Laura, partir vivre aux États-Unis lui a permis d’agir sur un nouveau front pour le bien de la communauté LGBTQ+ en enseignant à ses host kids l’importance de la tolérance et de l’empathie. « Je ne parle pas vraiment de moi à mes host kids, mais j’essaye de les éduquer autant que possible à la cause LGBTQ+. J’espère contribuer à l’éducation d’une génération d’enfants ouverts d’esprit pour qui LGBTQ+ n’est pas juste une suite de lettres, mais une chose concrète qui a du sens. » D’après elle, devenir Au Pair aux États-Unis lui a aussi montré « à quel point cette communauté peut-être visible, colorée, vaste, et combien il est important de se serrer les coudes pour ne former qu'une seule communauté. Nous devons traiter tout le monde avec gentillesse et respect. »

Fruzsi a un conseil à donner aux jeunes personnes LGBTQ+ qui aimeraient devenir Au Pair : « Ne passez surtout pas à côté de cette expérience que vous ne pouvez vivre que lorsque vous êtes encore jeunes ! J’ai appris à m’aimer et à être fière de qui je suis. » Laura ajoute : « Sautez le pas ! Répandez votre amour et vos différences dans le monde. » Pour Chili, le plus important est : « d’être sûr·e d’aimer les enfants ! »